Laissez-moi vous raconter mon histoire et celle de Sauve qui peut.
Pendant mes études en sciences de l’éducation, rien ne me prédestinait au secourisme.
Et pourtant…
Lors de ma recherche d’emploi, en 2014, je trouve une offre de la Croix-Rouge de Belgique qui souhaitait engager « un formateur de secourisme en milieu professionnel ». Une expertise paramédicale ou pédagogique était demandée. Je ne m’y connaissais pas encore en premiers secours. Par contre la pédagogie, c’était mon domaine et une réelle passion. En outre, cela faisait un an et demi que j’étais inscrite sur une liste d’attente pour suivre mon BEPS. C’était le moment où jamais.
Un mois plus tard, la Croix-Rouge commençait à assurer ma formation en premiers soins. Ce fut pour moi une véritable révélation. Depuis ce jour, ma curiosité et mes compétences n’ont jamais cessé de se développer.
Ma passion pour l’enseignement et mon engouement pour le secourisme se sont entremêlés et m’inspirent au quotidien lors de mes cours. Cela m’a donné l’occasion de travailler sur de nombreux projets : création de nouveaux modules de formation, formation de formateurs, gestion de groupes de travail…
Après presque cinq années passées au service de la Croix-Rouge de Belgique, j’ai voulu développer mes propres formations de secourisme. Et ce, dans l’intention de davantage tenir compte des avancées pédagogiques. En effet, ces dernières années, l’évolution des connaissances concernant la didactique, et notamment le neurolearning, est spectaculaire. J’avais à cœur de prendre en considération toutes ces découvertes afin de proposer un apprentissage idéal aux participants et neuro-efficace.
J’ai donc fondé mon organisme de formation en premiers secours : Sauve qui peut.
En créant Sauve qui peut, je désirais adresser mes formations au milieu professionnel, mais également aux particuliers.
Et pour cause, pendant mes cours en entreprise, certains secouristes m’expliquaient leurs difficultés à trouver des formations en secourisme complémentaires. Certains cherchaient des ateliers adaptés à leurs réalités de parent, d’autres à leurs activités dans un club sportif… Et, ils avaient raison. Une réanimation cardiaque pour un nourrisson ne se réalise pas de la même manière que chez un adulte. Les blessures fréquemment rencontrées lors d’un match de football sont spécifiques… Le problème ? Ils ne trouvaient pas la formation tant recherchée : tantôt complète, tantôt trop longue (plusieurs soirées) ou trop éloignée… Devant ces demandes singulières et ces obstacles, j’ai décidé de proposer des formations pour particuliers. Ces ateliers de quelques heures seulement ciblent des thématiques précises. Chacun peut y apprendre les premiers secours dont il estime avoir besoin, sans devoir y consacrer énormément de temps.
Concernant les formations pour le milieu professionnel, la direction générale Humanisation du travail a validé mes contenus de formation. J’ai donc obtenu mon agrégation du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale me permettant d’organiser les formations légales pour les secouristes industriels.
Assimiler les gestes qui sauvent n’est pas un apprentissage anodin.
Pour certaines personnes, assister à cette formation, c’est s’apprêter à vivre des émotions. Parfois, pendant un exercice pratique, certains participants décident de partager un événement qu’ils ont vécu. Certains ont été témoins de l’arrêt cardiaque et de la réanimation de leur père. D’autres ont porté secours au moment d’un accident de voiture. D’autres encore ont subi un incident de travail majeur durant un précédent emploi… Ces souvenirs, la plupart du temps, les gens ne les évoquent pas lors du tour de présentation. Ils surgissent au détour d’une simulation de plaie grave, de l’apprentissage du massage cardiaque… Et cela fait partie de mon métier d’accueillir ces moments d’échange. Il faut en effet les reconnaître, assurer le confort de la personne tout en ne perdant pas de vue l’objectif du cursus.
De manière générale, je tiens à établir avec le groupe une relation de confiance, une ambiance positive et conviviale. L’erreur fait également partie intégrante de l’enseignement, et permet de se perfectionner. Cela m’arrive régulièrement de dire aux participants : « Si vous devez vous tromper, c’est ici que vous pouvez le faire plutôt que face à une réelle victime».
Je favorise également un apprentissage collaboratif. J’ai développé de nombreux exercices permettant de maintenir l’attention et d’entretenir la motivation des participants même après le dîner. Car, la finalité de la formation est fondamentale : leur expertise en premiers secours leur permettra d’aborder le plus sereinement et efficacement possible d’éventuelles futures interventions.
Le déroulement pédagogique me demande donc une vigilance particulière, une adaptation permanente aux réalités de chacun, et une disponibilité constante. Outre la didactique, il existe un second aspect que je travaille sans cesse…
Et pour cause, afin de garantir un apprentissage optimal, je continue également à développer mes compétences en premiers secours. Je participe bien évidemment à des salons, des formations professionnelles et des conférences. De plus, j’entretiens de nombreux contacts avec des spécialistes du milieu médical… Chaque année, j’assiste notamment aux 3 journées de la Secours Expo à Paris. Ce salon biennale m’offre la possibilité d’approfondir mes connaissances et de prendre conscience d’autres manières de traiter certains sujets. J’en profite aussi pour me tenir au courant des changements qui entrent en vigueur. De nombreux exposants se retrouvent lors de ce rendez-vous. C’est, pour moi, l’occasion de tester les nouveaux matériels de soins (défibrillateurs, pansements…) et de formation (mannequins de réanimation…)
Vous l’aurez sans doute compris au terme de ces quelques lignes, mon activité professionnelle est une véritable passion. Je mets tout en œuvre pour que mes formations soient les plus accessibles et agréables possible. C’est primordial pour que les participants restent attentifs, partagent leurs expériences et leurs remarques. Ces échanges me permettent alors d’appréhender les besoins et les réalités de terrain de chacun. Je peux ainsi leur proposer des exercices qui correspondent à leur quotidien, au matériel disponible…
Sans jamais perdre de vue l’objectif final : que chacun se souvienne longtemps des gestes essentiels appris, et ose intervenir.